• Recit d'accouchement de Flavie: Partie 3 - l'accouchement

     Après avoir raconté mon parcours PMA et mon déni de grossesse, voici enfin le récit de l'accouchement de Flavie!

    Les contractions on commencé un dimanche midi, c'était assez soft. Au fur et à mesure c'est devenu plus important et entre 15 et 18h on était à la maison a travailler avec des contractions fortes. Je m'appuyais sur des meubles et je faisais des sons vibratoires, ça m'aidait beaucoup. J'ai essayé de retrouver l'espace intérieur que je m'étais aménagé pendant les mois précédent: visualisation, respiration profonde et vibrations sonores dans différentes positions.

    Au bout de ces 3 heures je commençais à en avoir un peu marre et du coup on a pris la route en direction de la maternité. Arrivé là-bas je m'arrêtais plusieurs fois sur le trajet entre voiture et maternité pour pouvoir m'appuyer sur un truc (la poubelle du parking *trop la classe :) *) et je trouvais que ça travaillait sérieusement.

    J'avais donné mon projet de naissance à une sage-femme en arrivant dans la maternité et je lui ai dit qu'elle vienne me voir si jamais quelque chose l'interpelle. Au final j'ai pu avoir tout ce que j'ai demandé: le monitoring sans fil, peu de touchers vaginaux et de visites et la salle d'accouchement "nature" avec une grande écharpe (elles l'appelaient la liane) fixée au plafond. De mémoire elles m'avaient mis le monitoring pendant un quart heure toutes les 2 heures. Je le vivais très peu invasif. Autant plus que les capteurs glissaient tout le temps et qu'on perdait le cœur tout le temps de toute façon. Du coup je n'écoutais même pas et ne faisais pas attention si ça battait ou pas. 

    Quelle déception alors d'apprendre à 18h que le col était à peine effacé et pas du tout dilaté! C'est là que j'ai réalisé qu'on en avait pour un long moment et que ça allait durer encore toute la nuit. Je me suis replongée dans ma bulle et j'ai arrêté de regarder l'heure ou même de penser à la progression. Je vivais d'une contraction à l'autre, à m'appuyer sur quelque chose et avec mon mari qui m'appuyait fort dans le bas du dos. On était dans une ambiance très calme. Il y avait très peu de monde dans la maternité, j'avais l'impression qu'on était quasiment seuls, juste avec quelques sage-femmes.

    Le temps passait et j'étais plongée dans ma bulle. Au bout d'un moment dans la nuit j'étais tellement fatiguée que j'ai réussi à me poser sur un ballon d'accouchement dans le lit (le buste appuyé dessus) et j'ai pu dormir entre les contractions. A chaque contraction je me tirais un peu sur les deux poignées qu'il y avait au lit et mon mari m'appuyait dans le dos. Et puis on continuait à dormir. On a pu se reposer comme ça pendant une heure vers 3-4h du matin.

    salle accouchement chpo pierre oudot dolina volka doula

    Puis arrivait la phase de transition et l'expulsion. Je sentais très nettement le changement, pendant une heure les contractions changeaient radicalement et montaient en puissance. J'avais l'impression d'être un torchon qui se fait essorer du haut vers le bas, que tout poussait vers le bas. A ce stade là j'étais accrochée à un meuble à chaque contraction, c'est ce qui me soulageait le plus.

    Puis venait une étrange sensation, j'avais l'impression qu'une noix de coco voulait sortir par mon derrière. J'ai demandé aux sage-femmes si ma fille n'est pas en train de se tromper de sortie et elles m'ont dit que non, tout va bien. Elles m'ont demandé dans quelle position je veux accoucher et j'ai dit que accrochée dans la liane. Se coucher dans le lit, c'était juste impossible de toute façon. J'avais essayé pour me reposer et ça n'allait juste pas du tout.

    Elles ont poussé des tapis de sol et mis un drap dessus, je me suis installée dans ma liane. Confortablement accrochée et en position accroupie. On m'a dit de pousser quand-même un peu, je l'ai fait un peu (selon la méthode du tube de dentifrice de Dr. De Gasquet :-) ) mais sans plus. Je me rappelle juste de deux sage-femmes en position "récepteur de ballon de rugby" et puis la sensation d'un gros poisson qui glisse hors de moi. Et d'un coup je n'ai senti plus aucune pression, c'était trop bien. Les sage-femmes couchées par terre avaient bien réceptionné le bébé.

    Puis je me suis relevée et couchée dans le lit et on a posée ma fille sur moi. Je la regardais et la découvrais. Elle pleurait et je lui ai proposé le sein (je souhaitais allaiter). Je me rappelle avoir senti un fond d'agacement sur tout ce qui se passait autour de moi.

    Deux sage femmes qui tirent un peu sur le cordon et veulent absolument que le placenta sorte toute de suite. Flavie venait juste de naître et je ne comprenais vraiment pas l'urgence. C'est là qu'elles me disent qu'elles mont injecté de l'ocytocine quand Flavie est sortie. Et que du coup il faut que le placenta sorte toute de suite. Que sinon l'utérus risque de se fermer sur lui. Bon, j'avais juste clairement dit ne vouloir aucune injection d'ocytocine et personne m'en a informé. Bof quoi.

    Puis je me fais recoudre une petite déchirure pendant la première tétée. Franchement pas le top pour un premier contact avec mon bébé. Puis c'était enfin fini et tout le monde est parti. On entendait que ça s'agitait énormement dans les autres salles d'accouchement (il y en avait 4 au total). Flavie est née un lundi à 7h du matin et c'était pile la fin du calme de la nuit qu'on vient de passer.

    Du coup on était 2 heures juste tous les trois et c'était génial. Les sage femmes se sont excusées après de nous avoir oubliés un peu et on leur a dit qu'on a adoré, c'était parfait comme ça.

    On a passé 4 jours tous ensembles à la maternité en suite. Mon mari a pu dormir avec nous sur un lit d'appoint, c'était génial. On a tout découvert en même temps. Je m'occupais de moi-même et de l'allaitement, il faisait tout le reste. On était vraiment bien. J'ai pris un bon moment pour vraiment faire un lien avec ma fille. Dès le départ j'aimais m'occuper d'elle et j'étais très sereine mais ce n'était pas encore mon enfant. C'est au bout d'une bonne semaine, quand mes propres douleurs dans le bassin, la symphyse et la déchirure ont commencé à s'estomper que le lien a vraiment commencé à se nouer.

     Je ne parlerai pas plus du post-partum. C'est un bien gros sujet à lui-même. Je dirai juste qu'il s'est globalement bien passé. Mon mari avait fait en sorte d'être à la maison tout le premier mois et mes parents et mon frère sont venus aussi. Et j'en étais bien contente. Le gros point faible des mois suivants ont été les nuits et des gros frictions au travail (que j'ai repris rapidement).

    Accouchement Dolina Volka Doula

    Le jour après l'accouchement. On se demande comme elle a fait pour tenir dans mon ventre et pour sortir!


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